Le choix de l'ancien
Newsmax est la preuve que l’on peut faire de la télévision, avoir un site gratuit sur internet, posséder une édition de presse écrite et faire des bénéfices. Le média conservateur se positionne comme l’une des références aux USA.
Si l’on demande à un Français il y a plus de chance qu’il connaisse Newsweek que Newsmax. Et pourtant si le premier a encore perdu 45 millions de dollars sur les deux dernières années le second voit quant à lui ses revenus atteindre 52 millions de dollars pour la seule année 2010. C’est ce croisement de courbes qui a d’ailleurs incité le Washington Post, propriétaire de Newsweek de vendre le magazine. Et qui s’est porté acquéreur ? Newsmax bien sûr. Alors que le projet de rachat semblait tenir la route financièrement l’accord n’a pas pu être trouvé en raison de différents sur la ligne éditoriale. Il faut dire que Newsmax fonctionne sur une ligne très républicaine. La ligne éditoriale en question est proche de la devise « Liberté, foi et libre concurrence. » Pas vraiment de quoi enchanter la direction de Newsweek. Si le premier assaut a été infructueux personne ne peut exclure qu’il n’y aura pas une revanche. Et cette fois ci l’état de santé de Newsweek pourrait ne pas laisser de choix aux propriétaires.
Si l’orientation politique de Newsmax a de quoi faire frémir les éditorialistes français il n’en va pas de même aux Etats-Unis. Le succès est au rendez-vous pour ce média basé en Floride et qui peut compter sur 250 000 abonnés à son édition mensuelle. Sarah Palin itself avait affirmé que la revue faisait partie de ses lectures favorites. Un élément supplémentaire qui a du faire réfléchir les propriétaires de Newsweek mais qui n’empêche pas les 110 journalistes qui travaillent pour le magazine d’avoir du pain sur la planche.
En effet si le site est gratuit, Newsmax tire l’essentiel de ses revenus de contenus payant proposés soit en ligne soit par une édition papier. Au-delà des sujets de sociétés les abonnés ont ainsi accès à des newsletters sur les questions économiques.
Au-delà de ces newsletters le journal dispose également d’une chaîne de TV. Deux sujets sont particulièrement mis à l’honneur : la santé et l’économie.
Les vidéos disponibles gratuitement sur le site abordent également le reste de l’actualité sous un angle proche de celui de Fox News. Mais Christopher Rudy, fondateur de Newsmax se défend d’être trop à droite. « Oui nous défendons des valeurs proches de la droite mais sans excès. Par exemple je considère que le mouvement du Tea Party est globalement positif mais il y a des excès. » avait-il déclaré au New York Post. A noter également que le journal avait été plutôt opposé à Georges Bush sur l’intervention en Irak.
Mais ce qui fait et fera le succès de Newsmax c’est probablement le public auquel il s’adresse. Les 60 ans et plus. Une catégorie d’âges que les médias traditionnels ont tendance à oublier. Pour Christopher Rudy l’affaire est pourtant une véritable aubaine. « Dans 10 ans ils domineront l’économie. Ils ont des sources de revenus parfois conséquentes et ils lisent.
Pour la santé du magazine il n’y a donc plus qu’a espérer que la crise économique ne fragilise pas trop les retraités. Pour le savoir il suffira de regarder Newsmax TV.