Internet avenir positif pour le journalisme

Publié le par horizonmediatique

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Interview de Justin Beck, journaliste et enseignant à l’université de San Francisco. Il nous donne son témoignage personnel sur le journalisme actuelle et les perspectives pour l’information en ligne.

 

Quels sont vos différentes activités ?

Je suis journaliste pour plusieurs médias. Je travaille l’essentiel du temps en freelance. Je suis également enseignant au département du journalisme de l’université de San Francisco. En dehors de cela je tiens un blog et je suis régulièrement sur Twitter. Je fais également du photojournalisme. Je pratique ces deux dernières activités de façon bénévole.

Etre journaliste dans un média traditionnel ne vous suffit pas ?

C’est beaucoup plus intéressant d’être en freelance. On se sent plus libre d’esprit. J’en profite pour couvrir des sujets qui ne les intéressent pas toujours.

Vous avez notamment beaucoup travaillé sur le mouvement « occupy wall street » Pourquoi les médias américains ne s’y intéressent que si peu ?

Ils y ont consacré beaucoup d’importance l’an dernier. Depuis les maires des grandes villes ont tenté de briser le mouvement de se débarrasser des campements. Il y a claireent une unité de pensée dans les grands médias. Je pense que cette uniformité est surtout due au fait que le plupart d’entre eux sont détenus par des grandes entreprises qui ont leurs propres intérêts.

Les journalistes sont-ils déconnectés d’une partie de la réalité ?

Je crois que c’est essentiellement un problème de classe. La plupart des sujets locaux ne les intéressent pas. Il n’y a pas assez d’importance donnée au local et à l’hyperlocal. Ils se trompent assez souvent dans les priorités. Après il y a ce problème de savoir qui détient les grands médias.

Vous travaillez beaucoup sur les réseaux sociaux et notamment Twitter. Qu’est-ce que ces nouveaux moyens amènent au journalisme ?

J’aime beaucoup twitter car il permet de faire du reportage en temps réel. C’est tout récent et nous continuons d’explorer toutes ces nouvelles possibilités. En aout dernier j’ai couvert une série de manifestations uniquement sur twitter et grâce à mon téléphone portable. J’ai du envoyé plus d’un millier de tweets et des photos. Ensuite vous vous construisez une audience. C’est un formidable moyen pour permettre de diffuser les informations. Elles peuvent être amplifiées de façon exponentielles. Il peut aussi y avoir des mauvaises nouvelles. La semaine dernière un bug est apparu sur twitter. Il supprimait automatiquement des followers. De quoi ennuyer pas mal de monde… le dernier aspect c’est bien sûr l’interactivité avec ceux qui nous suivent. Le plus je tweet plus j’échange avec les lecteurs. Et ils amènent leurs propres connaissances et les confrontent en temps réel.

Vous faites ça de façon bénévole. Y-at’il un avenir économique sur twitter pour les journalistes ?

J’aime beaucoup la notion de journalistes citoyens. Les gens qui participent à la construction de l’information sont importants. Mais ils ont aussi besoin d’être formés. Je suis professeur de journalisme et je pourrais faire cela. L’échange entre les deux c’est cela l’avenir. Les journalistes professionnels peuvent amener une connaissance technique et une formation. Les journalistes citoyens amènent leur enthousiasme et leur pluralité de pensée.

Ces journalistes citoyens ont aussi pas mal de lacunes…

J’entends souvent des professionnels faire cette remarque. Ils n’ont pas de rigueur journalistique. Ils ne vérifient pas les informations et ils écrivent ce qui les arrangent. Et bien moi je leurs dis : « au lieu de vous plaindre allez-y et former les. Encore une fois cette échange doit exister pour améliorer la qualité du journalisme.

Avec internet l’information est accessible à tous de façon gratuite. Le journalisme ne risque t-il pas d’oublier les bases et ne faire que du copier-coller ?

C’est un risque mais je crois qu’il n’est pas nouveau. Avant certains journalistes ne travaillaient qu’à partir de documents qu’ils trouvaient dans des bibliothèques. Aujourd’hui je me rappelle de Andy Carvin de NPR (National Public Radio) qui a couvert toutes les révolutions arabes sur twitter et à partir de Washington. Je crois que les journalistes continueront à faire des interviews en personne. Je me sers encore de mon téléphone…

Avec l’avènement d’internet la presse écrite est-elle sur le point de disparaître ?

A priori je dirais oui. Mais ce serait peut-être parler trop vite. Je pense qu’elle va continuer à décliner et devenir marginale. Elle va donc survivre d’une certaine manière. L’avenir n’est pas dans l’imprimante mais ça ne veut pas dire qu’elle va mourir complètement.

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