Internet et le LA Times : Fin de partie ou Mi-temps du match ?

Publié le par horizonmediatique

  

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A l’heure d’internet il y a les gagnants et les perdants. De nombreux indices tendent à montrer que l’arrivée d’une nouvelle technologie bouleverse l’ordre établi. Et c’est évidemment le cas des médias traditionnels. Fondé en 1881 le LA Times aurait pu être de ceux-là. Et pourtant aujourd’hui le journal tente de tirer son épingle du jeu.

 

Avec près de 7230 000 exemplaires vendus le Los Angeles Times est le deuxièmes plus grand quotidien américain derrière le New-York Times. Il est également le 4ème plus important à l’échelle mondiale du pays. Le quotidien atteint même la barre du million d’exemplaires vendus le dimanche. Et pourtant comme tous les journaux de presse écrite la petite entreprise a connu la crise. Les ventes se sont érodées au fil du temps. Elles se situaient encore au-delà des 900 000 exemplaires avant 2002. Plusieurs raisons sont avancées pour expliquer cette chute. L’arrivée de nouveaux concurrents, l’évolution technologique mais aussi le point de vue un peu trop social-démocrate, traduisez trop à gauche, d’un certain nombre de ses journalistes.

Et puis il y a ce constat partout vérifiable que les lecteurs ne font plus confiance aux grands journaux comme source principale et première pour s’informer. Bref, la suite est prévisible, chamboulement de la rédaction, licenciement d’une partie des employés, aujourd’hui limités à 600 personnes et recherche d’un second souffle. Car l’histoire du LA Times ne serait pas une belle histoire comme les aimes les américains si on en était resté là.

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Affronter le web avec une stratégie agressive

Pour Russ Stanton, le rédacteur en Chef du LA Times l’objectif est clair : Faire de son journal la principale source d’information en Californie.  Après avoir sauvé le média américain de la faillite ce dernier veut plus qu’inverser la tendance. Lucide sur les limites de la presse écrite il a déjà quelques exploits sur le web  qui plaident en sa faveur. Le plus beau restera sûrement l’exclusivité de la mort de Michael Jackson. Il est vrai que pour l’occasion les très bien informés journalistes du Los Angeles Times jouaient à domicile.  Il n’empêche que c’est aussi un des moyens d’attirer les lecteurs. Et après tout rien n’est plus efficace que le Net pour rendre compte de l’actualité en temps réel. Développer le site internet du journal et le rendre attractif c’est la mission qui a été confiée à Meredith Artley.

Cette transfuge du New York Times dispose pour cela de moyens important même si les californiens n’ont pas investi autant que le quotidien New Yorkais ou le Washington Post. Mais telles ne sont pas les ambitions du rédacteur en chef Russ Santon « Nous avions l’ambition de nous mettre à un niveau supérieur car c’est ce qui a fait du Los Angeles Times le grand journal qu’il est devenu. Mais nous ne sommes pas concurrents du New York Times. Nous nous concentrons pour l’Ouest et la Californie. » Une profession de fois plus qu'une réalité néanmoins. En effet un journal de renommé mondial comme le LA Times ne peut pas uniquement se focaliser sur l'information locale. ce qui pose d'ailleurs des problèmes car les méthodes de couverture des sujets plus importants entraînent également plus de frais. Or les lecteurs peuvent toujours s'informer ailleurs et gratuitement.

Le site web, sous la direction de Meredith, est devenu un des plus consulté du pays. Pour cela les journalistes ont reçu une série de 40 leçons d’entraînements aux nouvelles technologies. Ils ont appris ou réappris à utiliser les réseaux sociaux comme Facebook ou Twitter ainsi qu’à se servir d’une caméra et faire des montages vidéos. Pour Meredith « il faut aller chercher ce qui intéresse les lecteurs. Regarder le matin ce qui les intéresse et comment nous pouvons amener l’information rapidement mais en essayant également de la mettre en perspective ».  Le LA Now Blog est un des plus efficace en terme de quantité avec 20 à 30 articles par jour. Malgré le succès pas question de rendre le site payant. Pour Russ Santon l’équilibre est encore trop fragile. « J’ai du mal à imaginer que les lecteurs payeront pour ces informations. Nous devons étudier ce que les gens ont prêts à payer et aller dans cette direction. »

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La route qui mène à une stabilisation pérenne est encore longue. En attendant les journalistes du La times peuvent encore croire à des lendemains radieux. Et ce, même si la crise traversé par leur journal est sûrement la plus grave qu’ils aient eu à affronter. Toujours est-il qu’aux dernières nouvelles il n’y a pas eu de flash annonçant la disparition du Los Angeles Times.

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